Définition de VTILLEUR, EUSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ghé-rè ; le t ne se lie pas dans le langage ordinaire ; au pluriel, l's se lie : des ghé-rè-z étendu

DÉFINITIONS

1
Terre labourée et non ensemencée.
Le rasement des bâtiments [de Port-Royal], le violement des sépulcres, la profanation de ce lieu saint réduit en guéret, excitèrent l'indignation publique
J'aime un gros boeuf dont le pas lent et lourd, En sillonnant un arpent dans un jour, Forme un guéret où mes épis vont naître
Il y a des gens dont la récolte ne craint ni temps ni grêle, et ce ne sont pas ceux qui, versant, labourant, font le meilleur guéret, mais qui, ayant une place, ne font rien ou font la cour
de Paul Louis COURIER dans Gazette du village
Lever ou relever les guérets, labourer une terre qu'on a laissée se reposer pendant un an.
2
En langage agricole, ancien guéret, la partie non labourée d'un champ qu'on est en train de labourer. Ainsi, la charrue versant à droite, le laboureur a l'ancien guéret à sa gauche, la gauche est le côté de l'ancien guéret.
3
Sémantique : Poétiquement. Toutes terres labourables.
La victoire balança ; Plus d'un guéret s'engraissa Du sang de plus d'une bande
Cérès s'enfuit éplorée De voir en proie à Borée Ses guérets d'épis chargés
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Odes, I

HISTORIQUE

1
XIe s.
Mort [ils] le trestournent très en mi un guaret
dans Ch. de Rol. CVI
2
XIIe s.
Andui s'abatent très enmi le garais
dans Raoul de C. 101
3
XIIIe s.
Fuiant s'en va tot un garet, Que grant peor ot des gaingnons [chiens]
dans Ren. 2992
4
XVIe s.
En temps sec on l'arrouse aiant l'eau commode, et chacune année on le serfoue, pour tenir la terre en gueret
de Olivier DE SERRES dans 737

ÉTYMOLOGIE

1
Berry. garet, guaret, guéret, et guéret, labour, façon ; norm. varet ; provenç. garag, garah ; esp. barbecho ; port. barbeito ; du lat. vervactum, jachère. Vervactum est manifestement représenté dans barbecho, barbeito ; il l'est aussi, bien que d'une manière plus cachée, dans guéret, garag : le gu ou g est pour v, comme cela se voit dans gaine de vagina, gui de viscum, etc ; et le reste s'explique par la chute du v intermédiaire, qui est tombé comme beaucoup de consonnes intermédiaires (voy. meür de maturus, seoir de sedere). Vervactum est le participe passif de vervagere, guéreter.

Synonymes de GUÉRET

Termes proches de GUÉRET